03. Stephenie Meyer - Hesitation.pdf

(2032 KB) Pobierz
Microsoft Word - document.doc
129728084.001.png
Prologue
Tous nos subterfuges sÓtaient rvls vains.
Le cÍur glac, je le regardai se prparer me dfendre. Son intense
concentration trahissait une assurance absolue, en dpit du surnombre de
nos ennemis. Inutile dÓesprer de lÓaide Î en ce moment mme, les siens
luttaient pour leur vie, lÓinstar de ce que lui sÓapprtait faire pour nous.
Saurais-je jamais comment cet autre combat se terminerait ?
Dcouvrirais-je qui avait gagn, qui perdu ?
Les chances taient minces.
Des prunelles noires que le dsir forcens de me voir mortes teintait
dÓun froce clat guettaient lÓinstant o faiblirait lÓattention de mon
protecteur ; lÓinstant qui marquerait coup sr mon trpas.
Quelque part au loin, dans les trfonds de la fort glace un loup
hurla.
1. Ultimatum
Bella,
Je ne comprends pas pourquoi tu obliges Charlie porter des notes
Billy, comme si nous tions encore lÓcole primaire. Si jÓavais envie de
te parler, je rpondrais aux
Tu as fait un choix, dÓaccord ? Tu ne peux pas gagner sur les deux
tableaux, alors que
Dans Æ ennemis mortels Ç, quel mot est trop compliqu pour que tu
Ecoute, je sais que je suis nul, mais il nÓy a pas dÓautre solution
Il nous est impossible dÓtre amis quand tu passes ton temps avec une
bande de
Penser toi trop souvent ne fait quÓaggraver la situation, alors nÓcris
plus
Oui, tu me manques aussi. Beaucoup. a ne change rien. Dsol.
Jacob.
Mes doigts caressrent la feuille, sÓarrtant sur les mots o il avait
appuy si fort sa plume que le papier avait failli se dchirer. Je lÓimaginais
rdigeant cette missive, traant maladroitement de son criture grossire
les mots furieux, barrant ligne aprs ligne les phrases insatisfaisantes,
jusquÓ briser de ses mains puissantes, peut tre, son stylo, ce qui
expliquerait les taches dÓencre. Je devinais ses sourcils sombres se fronait
sous lÓeffet de la frustration, les rides de son front. Aurais-je t l-bas, je
me serais esclaffe : Æ Pas la peine de te coller la migraine, Jacob. Crache
le morceau. Ç
Rire tait cependant la dernire chose dont jÓavais envie, tandis que
je relisais ces mots que je connaissais par cÍur. Sa rponse ma
supplication Î transmise par lÓintermdiaire de Charlie et de Billy,
exactement comme des lves de primaire, ainsi quÓil lÓavait soulign Î ne
me surprenait pas. JÓavais pressenti la teneur du pli avant de lÓavoir ouvert.
MÓtonnait toutefois la force avec laquelle chacune de ses lignes
ratures me blessait, croire que les pointes des lettres taient tranchantes.
Et puis, tous ces dbuts rageurs cachaient mal lÓocan de douleur ; la
souffrance de Jacob me tailladait plus que ma propre peine.
Fourrant la page froisse dans ma poche arrire, je descendis toutes
jambes au rez-de-chausse. Juste temps ! Le bocal de sauce tomate que
Charlie avait flanqu dans le micro-ondes nÓavait effectu quÓun tour
lorsque jÓinterrompis vivement les oprations.
- QuÓest-ce que jÓai encore fait ? grommela mon pre.
- Tu es cens retirer le couvercle avant, papa. Le mtal bousille les micro-
ondes.
Tout en parlant, jÓouvris le bocal, en vidai la moiti dans un bol que
je plaai au four avant de ranger le restant de sauce dans le rfrigrateur.
JÓenclenchai la minuterie et appuyai sur le bouton.
- MÓen suis-je mieux tir avec les ptes ? sÓenquit Charlie.
Il mÓavait observe agir, les lvres pinces. Je regardai, la cuisinire,
la casserole Î source de lÓodeur qui mÓavait alerte.
- Remuer aide, lui rpondis-je gentiment.
Dnichant une cuiller, jÓentrepris de dcoller le tas gluant qui avait
attach au fond. Il soupira.
- Explique-moi un peu ce quÓil tÓarrive, lanai-je.
Mon pre croisa les bras sur son torse et fixa la pluie qui, derrire les
fentres, tombait a seaux.
- Je ne vois pas de quoi tu parles, marmonna-t-il.
Charlie aux fourneaux ? JÓtais perplexe. Ajoutons-y son attitude
revche. Edward nÓtait pas encore l ; dÓordinaire, mon pre rservait ce
genre de comportement mon petit ami, dployant des trsors
dÓimagination tant dans ses paroles que dans ses postures afin de lui faire
sentir quel point il nÓtait pas le bienvenue. Ces efforts taient dÓailleurs
inutiles Î Edward savait trs prcisment ce que pensait Charlie sans avoir
besoin de ces reprsentations.
Petit amiÈ Je me surpris mordiller lÓintrieur de ma joue, en proie
une tension familire. Ces mots nÓtaient pas les bons, nÓexprimant en rien
lÓengagement ternel qui tait le ntre. Certes, les termes Æ destine Ç ou
Æ sort Ç sonnaient ridicules dans une conversation courante. Edward en
avait un autre lÓesprit, origine de ma tension. Rien que dÓy songer, jÓtais
nerveuse. Æ Fiance Ç. Pouah ! JÓen frissonnai.
- Aurais-tu quelque chose mÓannoncer ? repris-je. Depuis quand
prpares-tu le dner ? Ou, du moins, tÓy essayes-tu ? ajoutai-je en
enfonant dans lÓeau les spaghettis amalgams.
- Nulle loi nÓinterdit que je cuisine dans ma propre maison, rtorqua
Charlie avec un haussement dÓpaules.
- Tu serais en effet au courant, rpliquai-je avec bonne humeur en
regardant le badge de shrif pingl sur son blouson de cuir.
- Trs drle.
Il retira le vtement, comme si, avant mon coup dÓÍil, il avait oubli
quÓil le portait encore, et alla le suspendre la patre. La ceinture et lÓtui
de son pistolet sÓy trouvaient dj. Il nÓavait pas jug ncessaire de les
emporter au commissariat depuis plusieurs semaines. Les disparitions
susceptibles de troubler la petite ville de Forks, dans lÓtat de Washington,
avaient cess. Plus aucun tmoin ne venait jurer avoir aperu de
mystrieux loups gants dans les bois de cette rgion ternellement
humide.
Je nÓinsistai pas, sachant que Charlie finirait par mÓavouer en temps
voulu ce qui le proccupait. Il tait d'un naturel taciturne; ses tentatives
malheureuses pour orchestrer le dner ma place laissaient supposer qu'il
avait nombre de choses dire ce soir-l. Par habitude, je jetai un coup
d'oeil la pendule, geste que j'avais tendance rpter frquemment
cette heure. Plus que trente minutes.
Les aprs-midi constituaient l'tape la plus difficile de mes journes.
Depuis que mon ancien et meilleur ami (loup-garou de surcrot) Jacob
Black avait cri haut et fort que je faisais de la moto en douce - trahison
destine ce que je sois punie et prive de la compagnie de mon
amoureux (et vampire) Edward Cullen -, ce dernier n'avait l'autorisation de
me frquenter que de dix-neuf vingt et une heures trente, dans le
confinement de ma maison et sous la surveillance rapproche, rprobatrice
et grincheuse de mon pre. Ce chtiment s'ajoutait aux mesures de
Zgłoś jeśli naruszono regulamin