Saumur Quartier di Pointe.pdf

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Immeubles
sinistrés
rue Nationale :
îlot entre la rue
du Petit Pré
et la rue
Paul Bert.
Photo, J. Decker,
vers 1944 (AD
Maine-et-Loire).
à reconstruire en bordure
de cette percée font l’objet d’une
étude d’architecture disciplinée
marquée par la pierre de taille de
tuffeau et de grandes couvertures
d’ardoises évoquant l’architecture
traditionnelle et régionale.
Les
établissements
de graines
et semences
Boret
reconstruits.
Projet
de devantures
de magasins au
rez-de-chaussée
de l’ISAI, 1951
(AM Saumur).
La reconstruction
du secteur économique
Rééquiper
Une fois les vestiges des immeubles
abattus et les décombres déblayés,
la reconstruction pouvait démarrer.
Les infrastructures routières
et le rééquipement industriel sont
la priorité. La traversée de la Loire
est rétablie en 1948 avec l’édiication
d’un pont de fer provisoire sur le
bras des Sept-Voies et l’ouverture
du Pont Cessart reconstruit
à l’identique. L’actuel pont des
Cadets est terminé en 1950.
La reconstruction industrielle
intègre très largement le béton
armé et tend à introduire
les procédés de préfabrication
promus par le MRU. Quai
Comte-Lair, l’usine de masques
de carnaval César et les magasins
Boret sont reconstruits à partir
de 1948. Cet établissement détonne
avec sa façade inspirée du style
moderne qui prévalait pendant
l’Entre-deux-guerres (baies
allongées, fronton découpé).
La reconstruction
du quartier des Ponts
du quartier de la Croix Verte,
l’ASR procède au remembrement
des propriétés foncières sinistrées.
C’est elle qui est habilitée à passer
les marchés pour le compte
de sinistrés. La reconstruction
échappe à l’initiative privée :
l’ampleur de la tâche a, comme
partout en France, rendu nécessaire
cette normalisation de la procédure.
Les baraquements
L’ISAI
La première opération
d’ensemble
Pour reloger les sinistrés, l’État
entreprend la reconstruction
d’immeubles destinés à être cédés
en échange de leur indemnité
pour dommages de guerre.
Ce programme de constructions
d’État préinancées, dit programme
d’Immeubles Sans Affectation
Individuelle (ISAI) devait fournir
25 000 logements en France.
Le conseil municipal de Saumur
saisit l’opportunité et demande
en février 1946 l’édiication
de 52 logements. L’emplacement
choisi est le square de la Boire-
Quentin au centre du quartier.
Cependant, dès octobre 1947,
la municipalité proteste contre
le quasi abandon du chantier
et ses retards. En effet, la pénurie
de matériaux, et souvent
de main-d’œuvre employée
aux travaux préliminaires,
entraîne un étalement des chantiers.
De plus, l’emplacement est situé
sur des remblais récents
qui nécessitent l’établissement
de fondations spéciales
d’une grande profondeur. Malgré
les dificultés, l’expérience
des architectes Maurice Prévot
et Jean Boisset permet de lancer
la reconstruction à Saumur.
La composition parfaitement
maîtrisée de l’immeuble, la qualité
des initions (rampes d’escaliers,
portes) constituent un banc d’essai
pour les architectes. L’originalité
réside dans ses deux ailes reliées
par leur seul rez-de-chaussée
rompant ainsi avec un effet
de masse.
Reloger
La crise du logement résultant
de la guerre est aggravée
par l’insufisance du parc locatif
dès avant 1939 et par l’état
de vétusté des immeubles anciens.
À la Libération, pour assurer
le relogement d’urgence
des sinistrés, le recours
aux constructions provisoires
était donc l’unique solution.
De nombreuses baraques en bois,
en partie récupérées au camp
militaire américain de Fontevraud,
servent d’habitations
ou de locaux commerciaux ;
elles sont installées
dans les quartiers sinistrés,
notamment place de la Boire-
Quentin et rue Nationale
(actuelle avenue De Gaulle).
Un trait d’union entre
les deux rives de la Loire
A sa libération, le 30 août 1944,
Saumur est gravement sinistrée.
Les ponts ont été bombardés.
Les quartiers de la gare
et de la Croix Verte sont durement
éprouvés, et le quartier des Ponts,
dans l’île d’Offard, est presque
entièrement détruit.
L’avenue du Général
de Gaulle
L’élargissement de la percée
La reconstruction du quartier
des Ponts a fait l’objet d’une étude
spéciale. Dans la traversée des îles,
à la faveur des destructions,
la percée est élargie à 45 mètres,
largeur calquée sur le gabarit
de l’ancienne place du roi René
au nord de l’île. Les immeubles
Une organisation
complexe
La mainmise de l’Etat
La reconstruction de Saumur
est coniée au ministère de la
Reconstruction et de l’Urbanisme.
Le projet d’aménagement
et de reconstruction de la ville est
dressé en 1944 par un architecte
urbaniste, André Leconte
(1894-1966), et encadré à partir
de 1946 par un architecte en chef,
l’angevin André Mornet
(1898-1991). C’est ce dernier
qui donne les directives
aux architectes d’opération et qui
contrôle la qualité architecturale
de leurs projets. Parallèlement
est créée au printemps 1947
l’association syndicale
de remembrement (ASR).
Rapidement fusionnée avec celle
Détail
des zones
sinistrées.
André Leconte,
1944 -1946
(AM Saumur).
Remembrement
des îlots
sinistrés.
André Leconte,
1944 -1946
(AM Saumur).
Baraquements
square de la Boire
Quentin. Photo
non datée (AD
Maine-et-Loire).
L’ave nue
du Général
de Gaulle
élargie laisse
encore
apparaître
des immeubles
épargnés par les
bombardements
et des
baraquements
provisoires,
vue aérienne, 1956,
(AM Saumur).
450830496.004.png 450830496.005.png
L’hôtel
du roi René
reconstruit.
Photo, J. Decker,
vers 1950 (AD
Maine-et-Loire).
Saumur appartient au réseau national des Villes et Pays d’art et d’histoire
Le Ministère de la Culture et de la Communication, Direction de
l’Architecture et du Patrimoine, attribue l’appellation Villes et Pays
d’art et d’histoire aux collectivités locales qui animent leur patrimoine.
Il garantit la compétence des guides-conférenciers et des animateurs
du patrimoine et la qualité de leurs actions.
Des vestiges antiques à l’architecture du XXI e siècle, les villes et pays
mettent en scène le patrimoine dans sa diversité.
Aujourd’hui, un réseau de 145 villes et pays vous offre son savoir-faire
sur toute la France.
La suite du chantier
L’immeuble en tête
du Pont Cessart
En quête de monumentalité
En tête du pont Cessart, deux
pavillons de calage confèrent
à l’entrée du pont un aspect
monumental face à la ville
« historique ». Certes ils s’intégrent
dans une ordonnance générale,
mais leur modernité est vigoureuse
à l’image de l’immeuble Lelogeais
aux 2, 4 et 6 avenue du Général
de Gaulle. Réalisé par Jean Boisset
(1955), le bâtiment était destiné
à l’exploitation d’un commerce
de quincaillerie. La construction
déploie une ossature en béton armé
avec remplissage des façades
entièrement en pierre de taille.
L’auvent périphérique en béton
courant sur tout le rez-de-chaussée,
le débord des balcons formant
de puissants pare-soleil, la corniche
saillante en béton, les fenêtres
en bandes horizontales du
rez-de-chaussée, les baies traitées
en creux, créent un élégant jeu
de reliefs et une animation
plastique de la façade.
Des reconstructions
groupées
C’est seulement vers 1949
que les premiers immeubles sortent
de terre. Les formules individuelles
sont abandonnées au proit
d’opérations de forme groupée.
Les façades afichent ainsi
une régularité d’ensemble.
La volumétrie des toits et les
couvertures d’ardoises évoquent
l’architecture régionale. Face
à la Loire, rue du Port Cigongue,
l’immeuble du Payrat réalisé
par l’agence Brunel et Marembert
(1957) évoque, par son usage et
son apparence, un hôtel particulier.
De ce point de vue, la reconstruction
allie régionalisme et classicisme,
mais sa réussite vient de la fusion
de ces deux courants
avec le répertoire moderne.
Les encadrements en béton moulé
côtoient l’habillage en pierre
de taille de tuffeau. Balcons-ilants
et balustrades aux formes épurées
et géométriques, d’inspiration
Art déco, règnent sur la majorité
des élévations. La restructuration
du parcellaire et l’élargissement
de l’avenue laissent percevoir
une nouvelle organisation
de l’espace urbain des Ponts.
Le surdimensionnement de la voirie
appelle un espace dédié
à l’automobile. On s’efforce de créer
une typologie adaptée aux besoins
du commerce et de l’habitat
que traduit la construction
d’immeubles mixtes avec
commerces au rez-de-chaussée.
A proximité
Angers, Chinon, Coëvrons-Mayenne, Fontenay-le-Comte, Guérande,
Laval, Le Mans, Nantes, Pays de la Vallée du Loir, Perche-Sarthois,
Thouars, Tours bénéicient de l’appellation Villes et Pays d’art et
d’histoire.
laissez-vous conter
la reconstruction
du quartier des ponts
(1945 -1962)
En s’écartant de l’avenue, cette
culture de l’ordonnancement
s’est dissipée. L’emploi de moellons
apparents et le caractère brut
des encadrements et corniches
en béton caractérisent
les immeubles voisins. Ils traduisent
un souci d’économie. Étalée
jusqu’en 1962, la reconstruction
du quartier des Ponts est
une parfaite recomposition
de la ville sur elle-même.
Crédit photographique :
© Patrice Giraud (service du Patrimoine, région Pays de la Loire)
© Bruno Rousseau (service départemental de l’Inventaire du Patrimoine).
Réalisation : DirCom, Ville de Saumur - Rédaction : Arnaud Bureau, Direction de
la culture et du patrimoine historique, service Ville d’art et d’histoire - Maquette :
Martine Delebarre - Impression : Imprimerie du Val-de-Loire, Saumur.
Villes et Pays d’Art et d’Histoire
Saumur
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